Délire obsessionnel
J’ai beau tourner le sujet dans tous les sens, le regarder sous différents angles : le gouvernement, et une partie de la population est en plein délire obsessionnel, encouragé en cela par la plupart des médias. Les décisions et les règles absurdes s’enchainent, au mépris des faits. Devrons-nous désobéir ? J’aimerais me tromper : j’aimerais comprendre qu’ils ont raison, que les mesures sont sensées, qu’on les évalue avec les bons indicateurs. Je voudrais croire que j’ai tort, et qu’ils ont raison. Cela me faciliterait la vie, et je m’en remettrai à leur intelligence et à leur bon sens. Mais ce n’est pas le cas.
Avec le recul, nous savons maintenant que :
- la COVID n’est pas une maladie grave pour la plupart des gens. Notamment les jeunes, chez qui elle n’a aucun caractère de gravité. Les plus impactés, et c’est bien malheureux, sont les malades et les vieux. Pourquoi s’exciter autant alors ?
- les masques dans la rue ne servent à rien : pourquoi continuer à les imposer ?
- la seule chose qui compte avec un virus et une maladie, c’est le nombre de morts par million d’habitant. Ou pour faire plus précis le taux de mortalité/létalité et le fameux R0 coefficient de transmissibilité. Pourquoi regarder un coup le nombre de morts, un coup le nombre de cas, un coup le nombre de gens en réa ? Pourquoi ne pas simplement montrer l’actualisation du taux de mortalité ?
- les confinements ne servent à rien, ou pas à grand-chose (du côté des bénéfices), mais ils sont dévastateurs (du côté des risques) pour la liberté, pour l’économie, pour la psychologie, pour la sociabilité : pourquoi continuer à en imposer malgré cette balance bénéfices/risques désastreuse ?
Les émotions au pouvoir
Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que les gouvernants soient malveillants. Je pense qu’ils sont incompétents, et qu’ils manquent de courage. Je pense qu’ils gouvernent presqu’uniquement en surfant et en jouant avec les émotions médiatiques, tant ils ont baissé les bras et renoncé à se coltiner le réel. Autant de communication, et d’énergie, sur un sujet comme la COVID le montre assez : comme s’ils avaient été élu pour gérer une sorte l’hôpital géant à ciel ouvert. Au passage, pas un n’en a profité pour souligner l’extrême désorganisation de l’hôpital et du système de soin français. Système où l’on laisse des cliniques privées vides tandis que les services de réa hurlent à l’urgence, et où l’on écarte les traitements et les médecins libéraux pour tout envoyer à l’hôpital, soi-disant déjà surchargé.
Une mauvaise histoire
Il y a tant de postures, et si peu de recherche de vérité. L’opposition brille par son absence. A part quelques rares élus et responsables, la grande majorité d’entre eux se contente de critiquer la mauvaise gestion technocratique (pas assez de masques, pas assez de vaccins, pas assez vite), sans jamais remettre en question la narration du gouvernement. Car le sens est toujours histoire de narration. Celle de Macron est une catastrophe : « nous sommes en guerre ». Contre un virus, qui s’avère maintenant être peu dangereux. Ce serait drôle, si ce n’était pas aussi triste. L’armistice aurait dû être sonné depuis longtemps. Cette narration guerrière, outrancière, porte en elle tous les germes du jusqu’au-boutisme technocratique que l’on peut constater depuis. Et elle induit de fausses alternatives : le choix n’est pas entre « avoir vacciné tout le monde » ou « reconfiner ». C’est pourtant cette narration qui est reprise en boucle, par les médias, et par les gens. Reconfiner ne sert à rien, et vacciner n’a de sens que pour ceux qui sont très à risques.
Je disais que le sens est toujours affaire de narration : le problème de nos politiciens actuels, encouragé en cela par le prisme d’immédiateté médiatique, c’est qu’ils ont l’outrecuidance et la bêtise de croire que l’histoire commence avec eux. La narration, pour le peuple français, commence à différents moments de l’histoire lointaine, enracinés eux-mêmes jusque dans la plus ancienne antiquité. Quelle absurde et incroyable hybris, en 2020, de croire que l’histoire peut-être faite par quelques technocrates, s’occupant du nombre de lits d’hôpitaux disponibles, plutôt que du sort de la Nation. N’ont-ils donc dans leur entourage que d’affreux lèche-bottes qui les confortent en permanence dans l’espoir de grappiller un petit morceau du sacro-saint pouvoir ?
Faut-il désobéir aux règles absurdes pour retrouver le sens ?
Et le plus absurde dans tout cela, c’est que nous avons tellement l’habitude de suivre les règles imposés – de force – par l’Etat, que nous suivons tout cela sans broncher. La désobéissance devrait s’imposer à nous, devant tant d’absurdités et de délires. Mais nous obéissons, nous courbons l’échine, avec un mélange de crainte et de rage. Nous sommes nous-mêmes, en ne désobéissant pas à des injonctions si débiles, promoteur de cet absurde qui contraint et tue le pays à petit feu. C’est peut-être là encore ce qu’il y a de plus absurde. La prise de position de Didier Maïsto me parait courageuse et salutaire. Qu’en pensez-vous ? Devrions-nous afficher des formes plus ou moins nettes de désobéissance pour contrer ce délire ?
C’est bien le peuple qui délaisse la liberté, et non pas le tyran qui la lui prend.
Etienne de La Boétie(1530 – 1563) écrivain humaniste et poète français
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