« Le Montespan », de Jean Teulé, est un roman historique, qui prend le parti de raconter non pas l’histoire archi-connue de la Marquise de Montespan (1640-1707), favorite de Louis XIV (dont elle aura sept enfants), mais de son infortuné mari, le Montespan, c’est-à -dire Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, Marquis de Monstespan. J’ai retrouvé dans ce roman l’esprit de la superbe BD tirée d’un autre roman de Jean Teulé (Je, François Villon) : un mélange de drôlerie, de légèreté, de violence, d’esprit paillard, avec une grande finesse dans la description des personnages, jamais caricaturés dans leurs sentiments. Les chapitres du livre sont très courts, comme de petites saynètes (un reste de l’auteur de BD que fut Jean Teulé ?). On pourrait qualifier le style de Teulé de Rabelaisien.
Vivre l’histoire du Montespan, romancée par Teulé, c’est découvrir un mari amoureux, qui voit sa femme partir à la Cour et tomber dans les griffes, de manière consentante, du Roi Soleil. Mais il ne se laisse pas faire. Déjà moyennement en grâce, il se retrouve carrément en disgrâce, à force de provoquer celui qu’il ne faut pas provoquer, entouré de sa cour de flagorneurs.
La page Wikipedia cite ce passage de « Louis XIV pour les Nuls », qui dit bien la situation :
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C’était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan… Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu’il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l’homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d’assassinat, il poursuivit de sa haine l’homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme…
Je n’en dis pas plus. Très bon roman, facile à lire.
Et j’ai eu le plaisir de découvrir, en écrivant ce modeste billet, le parcours de Jean Teulé. Parcours original, d’une personne qui semble très sympathique, mystérieux, touche-à -tout, fuyant les honneurs, mais ne se cachant pas non plus. BD, roman, cinéma, passionné d’histoire. Et drôle. Voilà qui donne envie de découvrir d’autres de ses oeuvres, ce que je ne manquerai pas de faire.
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