L’éducation est probablement la seule activité au monde qui ne soit jamais vaine.
Chantal Delsol vient de publier un livre essentiel : « Un personnage d’aventure » (petite philosophie de l’enfance). Essentiel, à mes yeux pour deux raisons.
Parler d’enfance, c’est parler des humains
La première c’est que, comme le dit Delsol, « dans son incomplétude même, l’enfant dépeint la vérité humaine, à commencer par ce sentiment d’abandon appelant sans cesse le sens, la raison et l’espoir ». Au travers de l’enfant, c’est bien de l’humain, de chacun de nous dont il est question. Non pas de manière statique, mais dans une description très belle, profonde, émouvante souvent, du processus de « grandissement » (dont l’acquisition de la réalité est le principe).
Penser vraiment l’enfance
La seconde, c’est qu’il me semble lire pour la première fois un ouvrage sur l’enfance, avec une approche philosophique. Il ne s’agit pas là de décrire les apprentissages, ni d’aborder l’éducation, en tout cas pas de manière directe. Le sujet est réellement l’enfant, ce qui fait de lui un être spécifique, un adulte en devenir. Ou plutôt : l’individu comme un tout, constitué de toutes les phases de sa vie à la fois.
Ce livre est un merveilleux petit livre qui dit beaucoup de choses importantes, et qui nous replonge dans ce monde que nous avons connu, il n’y a pas si longtemps. Un monde de vérité, non pas solitaire, mais spirituelle. Un être démuni, fragile, à protéger, confronté à la réalité.
J’ai été profondément touché par ce livre dense, direct et si juste. Universel. Il y est question d’amour, de transmission (« On transmet essentiellement la passion de la vérité, et sa quête. »), de spiritualité, et de plein d’autres choses. Il est par ailleurs formidablement bien écrit, dans sa simplicité. Je laisse comme toujours le mot de la fin à l’auteur, avec ce paragraphe qui me touche beaucoup :
Devenir adulte c’est s’éveiller à la réalité, plus loin accepter et assumer la réalité. Ce qui revient à s’en distancer, afin de la regarder en face et aussi de tenter de la maîtriser. L’individualisation comme connaissance du monde est une séparation du monde.
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