Salin à Lugano – #7
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Commentaires
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Sur le logement social, Salin aurait pu enfoncer le clou en disant que, paradoxalement, la pénurie de logements vacants qu’il entraîne (en décourageant la construction) est un facteur d’augmentation des loyers…
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salut Criticus,
oui mais ça aurait été un peu trop utilitariste à son goà»t…! ;) Avant cela, je pense qu’il considère simplement comme illégitime que l’Etat s’occupe de trouver un logement aux gens, ou d’en construire, ou les deux.
Mais tu as raison, bien sà»r. En plus d’être illégitime, ce genre de choses est foncièrement inefficace et va souvent amener l’effet inverse de celui recherché. -
Je ne sais pas si l’intervention de l’à‰tat dans le logement est illégitime, mais elle est en tout cas néfaste : autre preuve avec les APL, qui renchérissent les loyers, au lieu de laisser les propriétaires les baisser pour pouvoir continuer à louer leurs biens immobiliers. Avec, au passage, le financement d’une administration inutile – et néfaste donc -, la CAF, qui coà»te à tous les contribuables, locataires inclus…
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Un peu d’utilitarisme ne nuit pas, surtout quand le sujet est sensible et que l’environnement général de la crise rend le discours éthique moins audible (à tort) qu’en période calme. Bref, je recommande tout de même l’approche de Vincent Bénard en complément.
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J’imagine tout à fait qu’il est impossible pour une femme ou un homme politique de s’en passer complètement. D’autant que nous partons d’une situation o๠l’état est omniprésent. Il faut donc travailler à partir du réel, et progressivement faire évoluer les choses. Mais ça n’empêche pas ceux qui ne sont pas dans l’action politique de dire les choses telles qu’elles sont : l’utilitarisme me parait, à moi (ce n’est que mon avis) assez énervant. On doit au moins le présenter pour ce qu’il est. Un faux libéralisme. Puisque reposant au final sur le même arbitraire que le libéralisme prétant écarter de l’organisation de la société.
Vincent Bénard (LHC) est effectivement la référence pour tous ces problèmes immobiliers. Son billet sur les logements sociaux d’aujourd’hui le montre bien…
à bientà´t ! et bienvenu parmi les joyeux LHC ! -
« l’utilitarisme me parait, à moi (ce n’est que mon avis) assez énervant. On doit au moins le présenter pour ce qu’il est. Un faux libéralisme. Puisque reposant au final sur le même arbitraire que le libéralisme prétant écarter de l’organisation de la société. »
Je t’énerve, Lomig ? ;-) En pratique, nous disons pourtant la même chose, peu importe que ce soit pour des raisons différentes ! Ne divisons pas nos forces ! -
Non tu ne m’énerves pas. Ni même les libéraux utilitaristes. Mais j’ai du mal à saisir, dans leur pensée – dans ta pensée – le moment o๠le libéralisme ne devient simplement un outil au service d’une cause arbitraire, au lieu de rester ce qu’il doit – à mes yeux – rester le plus possible : une philosophie du droit consistant à refuser l’usage de la contrainte, et donc la négation de la liberté individuelle et le non-respect de la propriété privée. Je suis profondément humaniste, et profondément individualiste. Je comprend complètement que quelqu’un veuille vivre sa vie dans son coin, sans rentrer dans les délires collectifs des autres. La pensée qu’on va le forcer à le faire malgré lui m’est dure à supporter : c’est la négation de l’esprit paisible. Qui n’a rien à voir avec l’égoisme, soit dit en passant.
Pour ce qui est d’unir nos forces, ce n’est pas non plus par hasard que nous avons crée LHC tous les deux, si ?
à bientà´t ! -
Le libéralisme repose sur un principe – chrétien – selon lequel la liberté des uns s’arrête là o๠commence celle des autres. Pour arriver à cette – noble – fin, il est donc nécessaire d’être un peu « constructiviste », et d’attribuer à l’à‰tat certaines prérogatives qui, sans cela, laisseraient la place à la guerre de tous contre tous. Car, ce que l’étude de la préhistoire prouve, c’est que dans l’état de nature, les hommes ne sont pas des individus, mais se regroupent au contraire en tribus. Des tribus o๠un chef, le mà¢le dominant, est le seul détenteur du pouvoir physique sur les hommes, et sexuel sur les femmes. C’est pour échapper à cet état de nature que la Cité, puis l’à‰tat ont été créés. Voilà ce qui justifie mon constructivisme. J’ajoute que, pour que la liberté ne soit pas détournée par ses ennemis à leur profit, il est nécessaire de disposer d’un à‰tat suffisamment fort.
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D’accord sur le principe. Et je ne crois pas que pour arriver à cette fin il faille forcément de « constructivisme ». Puisque ça va dans le sens inverse.
Je te rejoins partiellement sur ta vision de l’humanité et de l’émergence de l’Etat. Je suis en désaccord total sur un point (dont nous avons déjà parlé) : le fait de se regrouper n’a rien de contradictoire avec le fait d’être avant tout (seulement) des individus. L’homme est un animal social, et cela fait partie de sa nature d’individu humain que de s’associer en groupes (famille, tribus, etc…). Je ne crois pas que ce soit « pour » échapper à un état de nature que la cité puis l’Etat ont été crées. Ils sont apparus, sans forcément être le fruit d’un dessein particulier. Je pense qu’ils sont parce qu’ils permettaient aux groupes qui les utilisaient une meilleure survie (stabilité du système, paix sociale), comparativement aux autres.
Je te rejoins sur le « détournement » de liberté, et sur la nécessité d’avoir, non pas un état fort, mais une justice et une police forte. Veiller à protéger les citoyens des aggressions et des menaces n’implique pas forcément un Etat fort. Les fonctions régaliennes devraient suffire, non ? -
Sauf que, dans la tribu, les individus sont tout sauf libres… à part le mà¢le dominant bien sà»r, qui est libre de tuer les autres mà¢les et baiser les femelles…
Quand je dis « à‰tat fort », cela veut dire justice, police, armée, et ce qui va avec (renseignements, diplomatie, etc) forts. Ce sont des fonctions régaliennes, que l’à‰tat n’assure plus aujourd’hui : les à‰tats européens seraient incapables de lutter contre une invasion aujourd’hui sans le bouclier otanien (américain). De la même manière, l’à‰tat est incapable en France de lutter contre les atteintes aux personnes et à leurs biens (émeutes de 2005), aussi bien au niveau judiciaire que policier. Restaurer la sécurité des citoyens impliquera de renforcer l’à‰tat. -
Salut Roman,
entièrement d’accord avec ton commentaire ! Je ne souhaite qu’une chose concernant l’Etat (enfin deux) : qu’il assure partout en France la sécurité des citoyens (et donc leur liberté), et qu’il se retire de tout ce qui ne ressort pas de ce que tu as listé ci-dessus !
à bientà´t, je vois qu’on est d’accord sur le rà´le de l’Etat. -
Voilà : renforcer l’à‰tat dans ses prérogatives, abandonner graduellement le reste.
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