[…] Ce n’est pas être provocateur de dire que si les autorités bancaires internationales n’avaient pas fixé à deux reprises des règles prudentielles ayatollesques, les banques n’au¬raient pas eu besoin d’avoir recours à la titrisation et à une quantité de produits dérivés, aujourd’hui pointés du doigt comme les principaux coupables de cette crise financière. Ce n’est pas être un fou furieux du laisser-faire que de dire que les normes comptables adoptées pour tirer les leçons de la bulle Internet ont apporté plus de problèmes que de solutions. Il est heureux de les voir aujourd’hui mises en pièce avec la bénédiction des grands prêtres qui les imposaient il y a cinq ans.
Il est question aujourd’hui d’en finir avec les paradis fiscaux, les rémunérations des banquiers d’affaires, les ventes à découvert, les hedge funds ou ce formidable bouc émissaire qu’est «la spéculation». Mais ce ne sont pas des règles simples ou simplistes qui mettront fin à tous ces os que l’on donne à ronger à l’opinion. Arrêtons de faire croire que l’on peut réguler des capitaux qui font le tour du monde à la vitesse de la lumière, et sans lesquels la croissance mondiale exceptionnelle de ce début de siècle n’aurait pu avoir lieu.
En revanche il n’est pas superflu de rappeler au monde entier que le capitalisme ne peut pas scier constamment la branche sur laquelle il est assis. Le capitalisme, c’est d’abord un humanisme. À condition de replacer l’homme au centre du système, plutôt que de s’en méfier avec des règles aussi excessives qu’insignifiantes. Là devrait être l’enjeu d’un nouveau Bretton Woods.
Yves de Kerdrel, Nécessité et contraintes d’un nouveau Bretton Woods
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Commentaires
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Bravo. Excellent !
Et en plus concis et bien écrit. -
oui Bravo ! à Yves de Kerdrel, qui est souvent bon ! Et c’est la première fois que je le vois énoncer aussi clairement sa position libérale, de vrai libéral humaniste. Il a eu des accents plus utilitaristes à certains moments, et ça fait du bien de le voir dire sincèrement son sentiment…!
à bientà´t, et merci pour ton passage ici ! -
Intéressant en effet. Mais le dernier paragraphe appelle une suite : replacer l’homme au centre du système sans règles excessives, en quoi cela consiste-t-il ? des pistes ?Prendre comme sujet le système de santé américain qui fait que 47 millions d’américains n’ont pas d’assurance maladie pourrait un bon exercice pratique…
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Citer à nouveau les USA comme exemple de libéralisme économique, c’est n’avoir rien compris à l’article.
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Très Bon article effectivement, En effet, les règles du jeu ont participé à pousser les banques au crime.Certes ce ne sont pas des règles simples et simpliste qui vont régler notre affaire (même si je pense qu’on peu s’occuper au passsage des paradis fiscaux et autres…). Le système financier est d’ailleurs un de ceux les plus réglementés au monde. Ceci dit, le moment est quand même venu de pourvoir mettre en place une meilleure transparence du système, pour éviter qu’un compartiment du système financier mondial (apparemment peu ou mal régulé, dans le cas de notre crise actuelle) pénalise l’ensemble du système.On peut, peut etre, se mettre d’accord sur des choses simples.Comme il dit, il faut remettre l’homme dans le capitalisme, car c’est d’abord un humanisme.
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« Le secteur financier » pardon, pas « Le système financier »…
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J’adhère à fond, un peu moins sur la fin… Mais en tout cas un petit mea culpa interventionniste ferait du bien.
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salut à tous !
merci pour vos commentaires !@ Polluxe : je ne suis pas sà»r qu’il suffise de dire que X millions d’américains n’ont pas d’assurance santé pour conclure que leur système est pourri. IL faudrait comparer dans le détail ce qui se passe en France, et ce qui se passe aux USA. En france, on a facilement accès aux soins, mais ceux-ci ne sont pas toujours bons…mais je ne suis pas un admirateur fervent du système de santé américain, que je ne connais pas vraiment mieux que le système français, à vrai dire.
@ Max : oui certainement. Le plus simple serait de commencer par remettre la responsabilité au coeur du système. Honorer ses engagements devrait être la ligne de base. Je n’y connais pas grand-chose, mais je suis surpris de voir que le mouvement a été de renflouer quasiment tout le monde avec l’argent public : et pourquoi des banques ne pourraient-elles pas faire faillite, dans la mesure o๠elles ont pris des risques inconsidérés ?
@ AsTeR : pourquoi adhères-tu moins à la fin ?
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@ lomig :la qualité des soins en france est plutot pas mal, d’après ce que j’avais vu, le seul probleme, c’est que ça coute hyper cher.> Je n’y connais pas grand-chose, mais je suis surpris de voir que le mouvement a été de renflouer quasiment tout le monde avec l’argent publicil apparait profondément injuste effectivement qu’on renfloue les banques aussi facilement alors qu’elle ont des responsabilités dans la crise. Néanmoins, je pense que c’était nécessaire pour éviter un effondrement encore plus désatreux. Les suèdois ont également procédé de la même manière il y a une dizaine d’années, en nationalisant plusieurs institutions, puis en les re-privatisant. Le Japon n’a apparamment pas fait la même chose lorsque qu’il a connu la crise, et a mis plus de temps à s’en remettre.
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@geoffrey : merci de me citer un exemple de pays appliquant le libéralisme économique, pour que je comprenne mieux…
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La Nouvelle-Zélande, peut-être…? mais il faudrait que je me renseigne là -dessus…
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@polluxeOui, la NZ, Singapour, Hong Kong, Irelande, Australie
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salut,
@ Max : il ne s’agit pas de nationalisation, heureusement…! Quelques points de réflexions intéressants : L’Etat endosse les habits du libéralisme, sur l’IFRAP.à bientà´t !
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La recette d’un VRAI Nouveau Bretton Woods
La conférence pour un nouveau Bretton Woods devra agir de toute urgence afin que :
« ¢ Le système financier actuel soit déclaré en faillite, mis en règlement judiciaire et remplacé par un nouveau. « ¢ Un système de parités fixes soit accepté et immédiatement mis en place. « ¢ Les produits financiers hyper-spéculatifs, tels que les « produits dérivés », soient mis hors la loi par des accords entre gouvernements. « ¢ Une vaste réorganisation de la dette soit entreprise, certaines dettes devant être rééchelonnées ou annulées. « ¢ De nouvelles lignes de crédit soient ouvertes grà¢ce au crédit productif public, en s’inspirant de la politique d’Alexander Hamilton et du « Système d’économie politique américain », rendant ainsi possible le plein emploi qualifié grà¢ce à des investissements dans un renouveau infrastructurel et technologique. « ¢ Le « pont terrestre eurasiatique » soit réalisé, clef de voà»te de la reconstruction économique mondiale et vision qui sera à l’origine non seulement d’un « miracle » économique mais aussi socle de la paix mondiale du vingt-et-unième siècle. « ¢ Un nouveau « traité de Westphalie » soit signé pour garantir la disponibilité, l’exploration et le développement des matières premières en faveur de tous les pays du monde, au moins pour les cinquante ans à venir. Source : http://www.solidariteetprogres.org/petitionNBW/
David C.
david.cabas.over-blog.fr
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