La morale – le bien et le mal – est toujours une affaire à la fois collective et individuelle.
Quelle morale serait nécessaire si on vivait seul ? Quelle morale serait nécessaire si on n’était que des êtres sociaux, déterminés par notre « rôle » dans la société (le droit suffirait alors). Il me semble étonnant de voir à quel point les êtres humains veulent toujours rendre floue la frontière entre l’individuel et le collectif sur cet aspect. C’est un jeu dangereux : cela revient à négliger ou à confondre deux choses très importantes.
- Le droit qui est un ensemble évolutif de règles collectives, et qui suffit à régler les comportements admis et non admis
- L’éthique qui est un système de valeurs individuelles, en construction également
Vouloir imposer ses valeurs personnelles à la collectivité est une tendance que je trouve assez dictatoriale dans l’esprit, et vouloir imposer par la loi des règles éthiques à chaque individu conduit à légiférer sur tout et n’importe quoi, dans les moindres détails des actions humaines.
Notons au passage que le droit ne se fabrique pas tout seul, et que le fait de le penser comme un outil de contrôle des actes des individus ressort clairement de la première attitude : c’est une forme d’extension des valeurs d’un groupe d’individu à d’autres, par la contrainte.
Ces deux attitudes se rejoignent assez bien dans un esprit commun de négation de l’individu, et c’est bien pour cela qu’il faut s’en garder. L’individu – chaque individu – est, et doit rester, la finalité de nos réflexions. Il faut noter d’ailleurs qu’en niant l’individu, on ne peut que faire perdre son sens au collectif, puisque celui-ci n’est qu’une somme d’interactions entre des individus distincts.
Sans individus, pas de collectivité.
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