Xavier Darcos doit publier aujourd’hui les textes des nouveaux programmes pour l’école primaire, qu’il avait dévoilés dans une interview au Figaro.
On se doute bien que les syndicats ne sont pas contents : ils sont tellement conservateurs que le moindre changement ne peut être vécu que comme … un retour en arrière !
Les propositions paraissent pourtant de relativement bonne facture, avec en ligne de mire la volonté de faire cesser l’hécatombe consistant à laisser sortir du système éducatif des écoliers qui ne savent ni lire ni compter : horaires plus simples et plus précis, retour aux fondamentaux, ouverture sur d’autres disciplines, instruction civique et morale.
On pourra toujours trouver des arguments qui vont contre ce genre de réformes. Ou des arguments qui sont pour. Et on assistera, comme toujours, aux mêmes vieilles querelles entre conservateurs et réformistes, entre partisans des sciences et partisans du français. C’est la logique même d’un système centralisé qui ici la cause des problèmes : comment pourrait-on décider dans un bureau, même après consultation, de ce qui est bon pour toutes les écoles de France, pour tous les élèves de France ?
Si chaque école pouvait proposer et mettre en oeuvre des solutions différentes pour améliorer le système, ce n’est plus une idée de réforme que l’on testerait, mais 10, 50 ou 100 !La vraie solution consiste à donner une réelle autonomie à chaque école, pour s’appuyer sur les compétences des directeurs d’écoles et des profs. Si chaque école peut proposer et mettre en oeuvre des solutions différentes pour améliorer le système, ce n’est plus une idée de réforme que l’on testera, mais 10, 50 ou 100 ! On profitera de la créativité et de l’imagination des êtres humains. La mise en concurrence permettra de sélectionner rapidement les bonnes solutions. En effet, un directeur d’une école devenue autonome financièrement comme scolairement, n’aura qu’un objectif : choisir le meilleur système, celui que les parents choisiront indirectement. Et plusieurs systèmes pourront coexister, parce que les aspirations des êtres humains ne sont uniformes. Soyons capable de laisser au système la souplesse nécessaire à la conservation de la diversité. Sinon, on est morts.
En attendant, nous continuons à user de solutions centralisées – certainement bonnes, certainement critiquables – en nous passant du formidable levier de la concurrence.
SNUipp-FSU, le SE-Unsa et le Sgen-CFDT appelent à la grêve pour le 15 mai.
Les vieilles querelles
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Commentaires
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Quel est le plus intéressant du point de vue d’un salarié lambda : travailler dans une organisation bureaucratique sur-réglementée o๠l’anonymat est la règle ou travailler dans une structure décentralisée ou l’on doit rendre compte de son travail à une personne que l’on fréquente tous les jours ?
Deux réponses possibles :
soit vous êtes motivé, vous souhaité améliorer le système dans lequel vous évoluez. En cherchant activement à tenter d’améliorer vos performances, vous savez qu’un jour vos efforts seront récompensés ce qui vous motive davantage, surtout si vous constatez que vos collègues qui ne veulent pas trop s’impliquer stagnent.
Soit vous ne vous sentez pas trop concerné par vos fonctions et les responsabilités qu’elles impliquent.
Dans ce cas votre intérêt est de vous retrouver noyé dans la masse, de voir votre carrière progresser lentement mais sà»rement. La seule raison de vous sortir de votre léthargie, est d’attaquer vos « acquis sociaux » formule consacrée de notre époque pour parler de vos privilèges.Tout le monde aura compris la vision défendue par nos syndicats, celle qui privilégie l’irresponsabilité collective au détriment de la collectivité. Le système socialiste a sombré partout o๠il a été mis en oeuvre, il n’y a que l’intelligentsia française pour avoir la prétention de croire qu’elle réussirait là o๠tous ont manifestement échoué.
La raison de cet échec est simple : dans un système o๠les hommes ont la certitude de gagner de l’argent même sans fournir les efforts nécessaires pour le produire, l’être humain a alors naturellement tendance a en faire de moins en moins.
Nier cette évidence, c’est raconter des histoires aux gens. Les fonctionnaires français ne sont pas des surhommes ou des saints. Si ils travaillent plus ils veulent gagner plus, et si ils évoluent dans un système o๠l’avancement de leur carrière est en majorité indépendant de leur état de service, il me semble normal qu’ils cherchent à s’économiser.
Les syndicats de la fonction publique prétendent agir pour défendre les intérêts des fonctionnaires dont dépendraient nécessairement l’intérêt de tous les français. Moi qui suis fonctionnaire je puis vous garantir que nous avons à faire là à des cyniques qui ne cherchent qu’à satisfaire leur clientèle, et de ce fait bien loin de défendre l’intérêt général, ne font que nuire à l’intérêt de la nation tout entière.
Ils profitent en outre le fait que la majorité de nos concitoyens aient de graves lacunes en matière économiques n’arrange pas les choses. Nous comprendrons alors tous la raisons pour laquelle les syndicats d’enseignants alter-mondialistes défendent bec et ongle l’enseignement des fameuses sciences économiques et sociales.
Tout ce qui se passe aujourd’hui en France avait été prédit en leur temps par Tocqueville et Bastiat. Quel dommage que ce soient les anglo-saxons qui profitent davantage que nous de tous leurs avertissements !
Je me demande ce que penseraient ces deux grands penseurs face au spectacle d’une France démocratique qui subit finalement les mêmes travers que la France monarchique ?
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merci Pascal avec ce commentaire si juste. Je suis complètement en phase avec ce que tu expliques.
Oui, les fonctionnaires ont bien raison de s’économiser, puisque le système ne les récompenses pas (bouah, le mérite, quel horreur!)
Et oui, il est dommage que nous ne soyons pas capables de comprendre que la chance réside dans les humains, dans leur créativité, dans la nouveauté qu’ils peuvent amener, et certainement dans les grandes machines étatiques pilotées par tout le monde et personne à la fois…
à bientà´t
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