Finalement, personne n’est content de Sarkozy. Ceux qui criaient à la dictature sont déçus, car ils voient bien que Sarkozy n’est pas l’autocrate qu’ils craignaient de voir arriver au pouvoir. Et ceux (dont je suis) qui voyaient en lui un vrai politique capable de réformes courageuses sont pour le moins déçus après l’amoncellement de mesurettes dont l’année passée nous a gratifiés. Est-ce le signe d’un manque de courage politique, ou d’un manque de cohérence idéologique ? Peut-être un peu des deux…
Pragmatisme poussé jusqu’au réalisme ?
Le pragmatisme m’a toujours paru être une qualité indispensable à l’action politique.
Pragmatisme :
- A. −PHILOS. Doctrine qui prend pour critère de vérité d’une idée ou d’une théorie sa possibilité d’action sur le réel.
- B. −P. ext. Comportement, attitude intellectuelle ou politique, étude qui privilégie l’observation des faits par rapport à la théorie.
Source : entrée pragmatisme de Lexilogos
En cherchant à définir ce qui ne me plaisait pas dans l’action gouvernementale depuis un an, je suis tombé sur la définition du « réalisme » (je laisse de côté le sens philosophique, qui consiste à affirmer qu’il existe une réalité extérieure indépendante, sens dans lequel – en bon scientifique – je me reconnais entièrement) :
Réalisme :
État d’esprit caractérisé par l’absence d’idéal. Synon. matérialisme; anton. idéalisme, spiritualisme. En partic. Aptitude politique à agir en s’adaptant aux circonstances, sans s’embarrasser de principes.Source : entrée réalisme de Lexilogos
J’ai la très nette impression, aujourd’hui, que ce qui manque à Sarkozy et à Fillon, c’est un peu de cohérence idéologique : les thèmes mis en avant pendant la campagne, et qui ont mené à l’élection présidentielle, n’ont été que mollement défendus depuis. La cohérence idéologique s’est-elle fondue dans l’ouverture, pour ne devenir qu’un énième pot-pourri d’idées politiquement correctes ?
Un peu d’idéologie
J’ai toujours regardé d’un oeil douteux l’idéologie, en politique comme ailleurs. Au vu de la définition du réalisme ci-dessus, et alerté par certains passages de Pascal Salin, je suis allé en vérifier le sens.
Idéologie :
Ensemble plus ou moins cohérent des idées, des croyances et des doctrines philosophiques, religieuses, politiques, économiques, sociales, propre à une époque, une société, une classe et qui oriente l’action.Source : entrée idéologie de Lexilogos
Alors, oui, je crois qu’une petite dose d’idéologie serait nécessaire. Pour réaffirmer certaines valeurs, pour redonner un peu de force à un message politique devenu brouillé : s’agit-il d’éviter les manifestations, ou de redonner concrètement un sens aux mots « liberté », « individus », « nations » ? Où sont les beaux discours de campagne sur la Nation Française ? Criticus rappelle à juste titre l’esprit qui avait animé ceux-ci.
Impatience et déception
Pour conclure, je cite un billet de René Foulon (Ce que je crois), qui a bien dit ce que je ressens en regardant la première année de Sarkozy au pouvoir (et qui trouve un singulier écho dans la tribune d’Hervé Mariton publiée aujourd’hui par Le Figaro) :
Je ne dresse pas, cependant, un tableau totalement négatif de l’action gouvernementale. Beaucoup de choses ont été faites qui vont dans le bon sens, et il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Cependant, le sentiment d’impatience le dispute à une certaine dose de déception […]
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