Retour sur la définition de rigueur, puisque ce mot est à la mode ces jours-ci. La rigueur ne doit pas être perçue négativement, sauf par ceux qui vivent directement des subsides de l’Etat. Et l’idée selon laquelle, plan de rigueur signifierait immanquablement arrêt des réformes doit être combattue. La réforme, ce n’est pas dépenser plus, et prélever plus. Bien au contraire. Il est plus que temps que le gouvernement fasse la pédagogie de sa politique, vante la rigueur, et prenne enfin le tournant politique que Sarkozy avait promis. C’est maintenant ou jamais.
Quand on entend parler de rigueur dans les médias, c’est systématiquement comme d’un spectre lugubre. Heureusement, certains (Le Figaro) ou d’autres (Nicolas, d’Humeur de Vaches), ne le voient pas de cet oeil.
Definition de la rigueur
Comme toujours, il faut revenir au sens des mots, et donc à leur définition.
Rigueur :
- Sévérité inflexible, austérité, dureté extrême. En particulier : Austérité matérielle imposée par la pénurie.
- Caractère d’exactitude, de précision, de régularité de quelque chose.
Source : Lexilogos
Deux sens bien distincts : le premier fait effectivement un peu froid dans le dos, même s’il s’applique en particulier à une forme d’austérité imposée par la pénurie. Et l’Etat ne roule pas sur l’or, que je sache (« les caisses sont vides »). Le deuxième sens est simplement un synonyme de bonne gestion, et est le contraire du laxisme.
J’ai l’impression de me répéter, des fois.
Rappelons qu’une politique de rigueur, c’est :
… une politique économique consistant à donner priorité à la croissance économique de long terme, en luttant contre l’inflation et contre l’accumulation insoutenable de déficits publics.
Rigueur n’est pas synonyme d’immobilisme
L’idée très énervante qui circule dans les médias ces jours-ci, est que si le gouvernement annonce une « politique de rigueur », ce sera synonyme de « coup d’arrêt dans les réformes ». C’est une idée erronée, pour deux raisons au moins : Politique de rigueur n’est pas synonyme d’arrêt des réformes
- la rigueur budgétaire, bien loin de s’opposer aux réformes, est un des axes de réformes annoncé par Sarkozy et Fillon. On ne voit pas très bien comment la mise en oeuvre d’une réforme annoncée pourrait être un arrêt des réformes
- Il n’y aucune raison que « réforme » soit synonyme de « dépenses » ou d’ »endettement ». Certaines réformes sont au contraire des mesures de diminution des dépenses, baisse du train de vie de l’Etat, réduction du nombre de fonctionnaires. Voir la réforme comme systématiquement une dépense pour l’Etat dénote d’une vision ahurissante de la gestion publique. Le saupoudrage catégoriel a ses limites, il suffit de regarder la situation des Français pour s’en rendre compte. La redistribution à tout va n’a pas amélioré le chômage, la situation dans les banlieues, ou celle dans les écoles
Alors, pour tous ceux qui veulent faire croire, et ils sont nombreux parmi les politiciens (et les journalistes), que rigueur est synonyme d’immobilisme, il faudrait rappeler leurs engagements. De quel argent parle-t-on d’ailleurs ? Du nôtre, de celui des contribuables (individus ou sociétés). L’Etat ne produit pas de richesses : il prélève, et redistribue. La rigueur dans la gestion de notre argent n’est pas un choix, c’est un devoir pour l’Etat. Quelle que soit la place que l’on souhaite donner à l’Etat.
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