Bref retour sur les « diminutions » du nombre de fonctionnaires : le nombre de fonctionnaire à continué à augmenter sur les 10 dernières années (principalement dans les fonctions publiques territoriales). Et pour financer tout ce petit monde, toujours la même méthode : impôts et taxes. Si possible des impôts et des taxes parées des atours de l’anti-capitalisme, de l’écologie et du politiquement correct.
J’avais déjà exprimé ici mon mécontentement face aux promesses non tenues de Sarkozy quant à la diminution du nombre de fonctionnaires.
Il me semble en effet que la réduction du poids de l’Etat, et donc du nombre de fonctionnaires devrait être une priorité pour ceux qui se prétendent représentant des contribuables. Le poids fiscal n’est pas une illusion.
J’avais lu le petit dossier de Jacques Marseille dans Le Point, qui montrait comment le nombre de fonctionnaires, bien loin de diminuer comme on nous le promet depuis belle lurette, continue d’augmenter. Tous les chiffres sont disponibles (ici, ou là ), pour qui veut bien les chercher et les voir.
Je cite Isabelle Deschard :
La loi décentralisation de 1982 -dont le principe établit un transfert de compétence entre l’Etat et les collectivités territoriales — aurait dû logiquement conduire à une diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat. Et bien, il n’en est rien !
Si elle a entraîné une augmentation considérable du nombre de fonctionnaires territoriaux, celui des fonctionnaires d’Etat n’a pas diminué pour autant. Il a même augmenté (1).
C’est ce que confirme l’historien économiste Jacques Marseille dans une passionnante analyse (le Point n° 1848 du 14 février 2008). Dans ces conditions, évidemment, les contribuables que nous sommes ne peuvent s’attendre à une diminution de la charge fiscale, même si pour 2008 on nous annonce 2300 fonctionnaires d’Etat en moins.
(1). Fonctionnaires territoriaux : 1994 / 1231 749 — 2005 / 1 613 221 : + 31%. Fonctionnaires d’Etat : 1994 / 2 202 503 – 2005 / 2 302 697 : + 4,5 %
Source : rapport annuel sur l’état de la fonction publique 2006/2007
Bon. Le constat est connu. Qui paye cet inflationnisme étatique ? Nous, bien sûr ! Les impôts et les taxes servent à cela. J’en profite donc pour citer un petit article à lire sur Contribuables Associés.
Il parle justement des taxes, et principalement des nouvelles taxes mises en oeuvre par l’Etat pour renflouer un peu ses caisses, et payer les fonctionnaires. Comme c’est de notre argent qu’il s’agit, il est toujours intéressant de savoir comment il est ponctionné. Parce qu’en ce qui concerne l’intelligence de son utilisation, je crois qu’on sait à peu près à quoi s’en tenir (voir « Le grand gaspillage », du même Jacques Marseille)…
Extrait :
La commission des finances cherche à minimiser les choses en disant que tout cela n’est rien par rapport à la centaine de taxes existantes, ce qui ne fait qu’enfoncer le clou pour montrer dans quel monde fiscal kafkaïen nous vivons. […] La commission a alors une idée étrange : « Il n’apparaît plus possible de créer de nouvelles impositions dans l’unique objectif d’augmenter les ressources de l’État. Il semble désormais nécessaire, afin de les rendre acceptables par le citoyen, de leur assigner un objectif populaire et consensuel ». En clair, de rendre les taxes plus « fun » en désignant les méchants que l’on va montrer du doigt : les automobilistes, les pollueurs, les P-DG, l’industrie pharmaceutique, les chaînes de TV privées, les mangeurs de poissons, les compagnies pétrolières et même les producteurs de charbon.
On n’arrête pas le progrès fiscal.
Pour finir la liste des impôts et nouvelles taxes créées depuis 2002 :
2003
- TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) sur les imprimés non sollicités.
2004
- Contribution des fabricants ou distributeurs de dispositifs médicaux, tissus et cellules et certains produits de santé.
2005
- TGAP sur les carburants.
2006
- Taxe sur les installations de production d’énergie éolienne situées dans les eaux intérieures ou la mer territoriale ;
- Taxe additionnelle à la taxe sur les cartes grises ;
- Taxe sur les déchets réceptionnés dans un incinérateur de déchets ménagers ;
- Taxe sur les résidences mobiles terrestres ;
- Taxe sur les friches commerciales.
2007
- Taxe de solidarité sur les billets d’avion ;
- Taxe sur le charbon, les houilles et les lignites.
2008
- Taxe sur les poissons, les crustacés et les mollusques ;
- éco-pastille ;
- Taxe exceptionnelle sur les compagnies pétrolières ;
- Contribution exceptionnelle de régulation des entreprises de vente en gros de spécialités pharmaceutiques ;
- Contribution sociale sur les stock-options ;
- TGAP sur les huiles et lubrifiants à usage perdu.
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