Retour sur la notion de richesse, avec deux idées très importantes. La richesse est toujours créée, et l’échange libre est créateur de richesses. Pascal Salin est décidemment un penseur lucide et clair, éclairant même ! Voyons ça en détail.
Il y a dans le livre de Pascal Salin « libéralisme » un rappel sur deux idées très fortes liées à la notion de « richesse ». Je reviens dessus parce qu’elles me paraissent très importantes, et justes.
Toute richesse est créée
Il n’existe pas de richesse qui ne soit pas le fruit du travail de l’homme. Même un diamant ne doit sa valeur qu’au travail consistant à l’extraire, à la tailler, à le polir. C’est l’activité de l’homme, son travail, sa création, qui produit des richesses. Et c’est un simple respect de l’individu qui doit conduire à le considérer comme propriétaire de son travail, et du fruit de son travail. Cette idée est fondementale, et il en découle un découpage simple : il n’y a que trois moyens de transférer des richesses d’un individu à un autre.
- Le don : un individu choisit d’abandonner son droit de propriété sur quelque chose au profit d’un autre individu
- L’échange libre : deux individus, libres et consentants choisissent d’échanger leur droit de propriété. C’est la base du commerce.
- La contrainte : un individu ou un groupe d’individus force quelqu’un à céder ses droits de propriétés, sans contrepartie, contre sa volonté.
Vous pourrez retourner le truc autant que vous voudrez dans votre tête (je l’ai fait), il n’existe que ces trois modes de transfert de richesses, ou de propriété. Il importe donc, pour rester juste et lucide, de savoir ranger tous les transferts de richesses dans l’une ou l’autre de ces catégories. C’est en ce sens que les libéraux démontrent que le mode d’action de l’Etat est la contrainte. L’argent prélevé aux citoyens par le biais d’impôts ou de taxes n’est pas le fruit d’un échange libre, mais bien celui d’une contrainte (qui peut être plus ou moins justifiée).
L’échange libre crée de la richesse
L’échange libre est un mode de transfert de richesses qui est producteur de richesses. C’est l’autre idée fondamentale : si deux personnes échanges librement deux choses, c’est qu’elles y trouvent un intérêt, et c’est donc que l’échange est créateur de valeur. Chaque personne, dans un échange libre, voit la valeur subjective de sa propriété augmenter, sinon il ne ferait pas l’échange. C’est toute la différence entre la valeur subjective, et le prix de marché d’une richesse. J’achète une voiture 5000€. C’est un échange libre, et si je le fais c’est que la voiture que j’achète vaut plus, à mes yeux, que les 5000€ contre lesquels je l’échange.
Cette idée est extrêmement importante parce qu’il en découle une vérité toute simple mais bonne à rappeler : tout ce qui favorise l’échange libre favorise la création de richesses, et tout ce qui le gêne détruit de la richesse. Cette vision subjective de la valeur pour chaque individu me parait une chose extrêmement importante pour raisonner correctement, et pour intégrer le fait que le libéralisme n’est absolument la doctrine « marchande » que certains veulent y voir. Au contraire, le libéralisme intègre dans sa réflexion, dès le départ, qu’il existe de la valeur hors du marché, et que chacun doit rester libre de mettre de la valeur où il le souhaite. Cette vision me convient : elle respecte les individus dans leur diversité, et n’accepte pas une vision purement marchande de l’activité humaine. Le commerce libre crée donc de la valeur et, loin d’être une source de spoliation, est la condition même de l’exercice de la liberté, et de la poursuite, pour chacun, de ses intérêts propres. L’échange libre n’est pas la contrainte.
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