La précarité de la vie

J’ai entendu aujourd’hui un débat à  la radio où il était question des fameuses statistiques du chômage, et des différences entre les chiffres de l’INSEE et ceux de l’ANPE. Un des intervenants voulaient étendre le débat aux boulots mal payés, à  toutes les situations précaires. Il s’est fait recadrer : ce n’était pas vraiment le débat…Mais la précarité est un mot à  la mode en ce moment. Au point que certains en ont fait un blog collaboratif. Louable initiative. Il y aura toujours lieu de défendre ceux que la vie, le hasard ou la malchance (appelez ça comme vous voulez) a mis dans une situation difficile, précaire. Et il est peut-être même nécessaire que la puissance publique les aide, et les soutienne le temps qu’ils se remettent en selle.
La précarité, c’est la grande pauvreté. Est précaire, ce dont l’avenir n’est pas certain.
Et parmi ce concert de défenseurs des pauvres, je voudrais juste faire entendre un son un peu discordant, pour rappeler l’idée selon laquelle la vie est précaire. A force de montrer du doigt, à  juste titre, la précarité comme quelque chose d’inacceptable, on prend le risque d’un glissement de sens, le risque de finir par accepter l’idée que toute précarité est inacceptable. Or la précarité, c’est aussi les évolutions du monde, jamais certaines. La précarité c’est aussi le risque, inhérent au monde même. Le monde change : comment pourrait-il en être autrement de nous, et de nos situations ? Si nous n’acceptons plus l’idée même de précarité, alors nous n’aurons plus droit qu’à  une société statique, planifiée, morte. Sans liberté. La vie est précaire, ce n’est pas moi qui le dit, c’est Aragon :

Rien n’est précaire comme vivre

Rien comme être n’est passager

C’est un peu fondre comme le givre

Et pour le vent être léger


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Commentaires

  1. Avatar de le chafouin

    Hé hé, très bien vu, et pas bête!
    Mais c’est un peu plus facile de dire ça quand on ne dort pas dans la rue, hein;)
    Et puis, la précarité n’est pas non plus l’idéal. Si cela signifie exploitation…

  2. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut Le chafouin,
    non la précarité n’est pas l’idéal. C’est simplement que je me méfie des glissements « culturels ». C’est bien de prendre des précautions, mais c’est une connerie de ne plus vouloir prendre de risques. Trop d’une qualité, ça devient un défaut. C’est l’excès qui est un problème, de même que c’est la dose qui fait le poison.
    Sur les OGM, nous faisons preuve d’un excès de prudence. Il ne faudrait pas qu’en marge des actions – justifiées – pour lutter contre la pauvreté, se développe une vision de l’avenir fausse et dangereuse. On ne contrà´lera jamais l’avenir, et heureusement ! Limiter les risques c’est bien. Faire comme s’il était possible de les supprimer complètement, c’est de l’idéologie mensongère.
    à  bientà´t !

  3. Avatar de alakhnor

    Oui, enfin, je rejoins le chafouin, c’est un peu facile de dire ça qu’on ne la subit pas.
    Il n’y a pas d’excès de prudence a demander une diminution de la précarité quand elle est excessive. La précarité se situe à  différents niveaux. Sans parler de dormir dans la rue, l’explosion de l’interim et des cdd ne génère que des effets pervers, y compris pourles employeurs qui ne savent lus gérer qu’à  courte vue.
    Seulement, la France est atypique par rapport à  l’immense majorité des autres pays dans ce domaine. Tout se passe comme si la précarité de l’emploi était un sujet tabou, honteux pour ceux qui la subisse, refoulé pour les autres, inintéressant pour les dirigeants.
    En France, il n’y aucune contrepartie à  la précarité. Pire, selon la catégorie sociale à  laquelle on appartient, catégorie peut signifier exclusion de facto (les quinquagénaires par exemple).
    Il y a bien un sujet à  prendre en main, et l’aborder sur le plan philosophique en disant « la précarité c’est la vie » ne me semble pas bien sérieux.

  4. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut alakhnor,
    merci pour ton commentaire !
    Justement, ton commentaire va dans le sens de ce que je disais : la précarité, prise au sens de la grande pauvreté, est un vrai problème (à  prendre en main, comme tu dis). La précarité, prise au sens des CDD et de l’interim est un tout autre sujet, sur lequel il faut se méfier des avis tous faits. Pourquoi l’interim et les CDD ont explosés en France ? Parce que les emplois en CDI sont quasiment des contrats à  vie ! Alors, c’est sà»r, les boites y ont recours pour garder un peu de souplesse, et ne pas voir leur masse salariale augmenter inexorablement. On dirait que le licenciement est quelque chose de honteux. Un contrat est un contrat, et les conditions pour le rompre sont spécifiées dedans…Jusqu’à  preuve du contraire, un emploi n’est pas un poste à  vie. Et c’est la volonté de faire disparaitre toute « précarité » qui a conduit notre système à  ce qu’il est aujourd’hui. Il y aura toujours des emplois précaires (plus ou moins), et leur précarité dépend des résultats de l’entreprise. Personne ne peut écrire à  l’avance le sort d’une entreprise dans la concurrence mondiale. Et ce n’est certainement pas en figeant les emplois, et en repoussant l’idée même de souplesse (ou de précarité) qu’on favorisera une activité saine et libre.
    à  bientà´t !

  5. Avatar de alakhnor

    Un CDI n’est pas un contrat à  vie, j’ai suffisamment d’expérience dans ce domaine pour savoir qu’on peut faire ce qu’on veut avec. C’est sà»r que ça nécessite un peu de courage et de compétences et que ce n’est pas très courant. Et relis bien ce que je dis. Le problème n’est pas la précarité en soi, le problème est la manière dont elle est considérée en France. Par les patrons comme un outil de flexibilité, par les employés comme une perte de valeur. Et cette perte de valeur est d’autant plus importante que tu te trouves dans une classe sociale défavorisée devant l’emploi. On retrouve encore là  un des grands maux français, l’exclusion.
    Et, excuse-moi, mais les résultats de l’entreprise ne sont pas une fin en eux-mêmes, malgré ce qu’en pense la bourse, y compris pour le capitalisme dont l’objectif est de capitaliser (pas de distribuer des dividendes).
    Notre système est ce qu’il est, mais il n’est pas aussi terrible que ce qu’en pensent beaucoup (dont toi apparemment). Par contre, la mentalité actuelle des dirigeants d’entreprise ne fait que le scléroser encore plus, aidés qu’ils sont par des syndicats corporatistes et accrochés à  leurs prérogatives. Et comme d’habitude, ce sont les lampistes qui trinquent.
    PS : la plupart des gens que je connais ne sont pas contre le changement, sauf que le changement n’est pas une opportunité mais une menace. Et c’est d’autant plus dommageable, que la vague de management des années 80 s’est concentré sur la culture d’entreprise pour faire croire que c’était une grande famille (ce que beaucoup ont cru). Le réveil est d’autant plus dur.

  6. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    Oui je pense que notre système est terrible par beaucoup d’aspect. Notamment celui, vraiment flippant, qui consiste à  systématiquement nier la responsabilité individuelle pour la reporter sur un état omniprésent, censé tout connaitre (quelle prétention!), tout diriger (quelle prétention) et représenter la Justice (divine?).
    Il serait bon que l’on retombe sur des bases plus simples et plus saines, basées sur la liberté individuelle, le contrat libre, l’échange, et le respect de la propriété (au sens large, c’est-à -dire au sens de la propriété de chacun de son corps, de son esprit, de sa production).
    La précarité n’est qu’un concept fumeux utilisé par tous ceux (et ils sont nombreux) qui voudraient installer une stabilité illusoire parce que statique dans tous les compartiments de notre vie. C’est un concept utilisé, encore et toujours, pour mettre en avant le rà´le – présenté comme seul stabilisateur des relations sociales – de l’à‰tat omniprésent. De l’air !

  7. Avatar de Eric

    Tu dis: « Et parmi ce concert de défenseurs des pauvres, je voudrais juste faire entendre un son un peu discordant, pour rappeler l’idée selon laquelle la vie est précaire.  »
    Et comment expliques-tu que certains ne connaissent jamais la précarité de l’emploi de toute leur vie? Ces personnes serait-elles hors de la vie? Pour les uns, la vie est précaire, pour les autres, la vie n’est pas précaire. Et on emploie le même mot?

  8. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut Eric,
    C’est pour lancer ce genre de discussion que j’ai fait ce billet. Quel sens donnes-tu à  « précarité » dans ta question ? « grande pauvreté » ou « dont on ne connait pas la solidité, la suite » ?
    Si c’est « grande pauvreté », alors oui certains connaissent la précarité, et d’autres non.
    Si c’est « dont on ne connait pas la suite, la solidité », alors je pense que même le riche nabab, ou le fonctionnaire ne risquant pas pour son emploi, sont soumis à  la précarité.
    Dans la « dénonciation » que je faisais – gentiment – ce que je voulais souligner est l’erreur qui consiste à  croire (ou à  faire croire) que l’absence de précarité est souhaitable dans toutes les acceptions du mot. Si on doit viser l’éradication de la pauvreté, je ne suis pas certain que vouloir supprimer l’incertitude de nos vies soit souhaitable, ni possible.
    à  bientà´t !

  9. Avatar de Eric

    Merci, au passage, de parler de notre blog.
    La précarité à  laquelle je fais référence, c’est avant tout la précarité de l’emploi: les CDD, l’intérim, et tous les types de contrats précaires. Il y a aussi la précarité du travail: les boulots difficiles, pénibles.
    Le problème, quand tu dis « c’est la vie qui est précaire », c’est que tu fais comme si le travail avait toujours été organisé de cette façon. Dans les années 60, le travail précaire n’existait quasiment pas. Si le marché du travail a été déstabilisé, c’est suite à  des décisions politiques. La « vie », ou tant qu’on y est, le « destin » n’ont rien à  voir là  dedans!
    Quand tu dis « je voulais souligner est l’erreur qui consiste à  croire (ou à  faire croire) que l’absence de précarité est souhaitable dans toutes les acceptions du mot. »
    Tout d’abord, on en est très loin. En France on est encore assez protégés, mais dans certains pays certains n’ont même pas de quoi se nourrir. Ca n’est pas acceptable.
    Quand tu dis « la vie est précaire » c’est comme si tu disais le cancer on en meurt, c’est comme ça.
    Pourquoi ce qui est bon pour les uns (avoir un boulot sécurisé, pouvoir voir à  long terme) ne serait pas bon pour les autres? Ce genre d’inégalité n’est tout simplement pas acceptable.

  10. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    Salut Eric,
    vouloir un boulot sécurisé pour tous, c’est à  mon avis une erreur. Ce n’est pas possible ! Le monde est changeant, les pays avec lesquels nous sommes en concurrence évoluent, l’organisation et les types de travail changent, comment pourrais-t’on s’adapter à  ça en ayant des emplois figés, stables et protégés ?
    La protection n’est pas forcément juste.

  11. Avatar de Eric

    Et toi, tu veux quel type de contrat? Un CDD ou un CDI?

  12. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    moi, je veux un travail qui me plait, et qui me permet de faire vivre ma famillle. Je suis privilégié, parce que ma formation me permet d’accéder à  des boulots intéressant, et plutà´t bien payé.
    Je ne raisonne pas trop, du coup, en terme de CDD, ou CDI. J’ai commencé dans ma boite actuelle en CDD, transformé en CDI au bout d’un an. Et maintenant, je pense sérieusement à  changer de boite (c’est pour bientà´t).
    La précarité, c’est le chà´mage, et c’est la difficulté de changer de boulot parce qu’il y a un taux important de chà´mage. Ceux qui en souffrent sont en situation de précarité, parce que sous pression : si ils perdent leur travail, ils sont dans la merde. C’est pour ça que le retour au plein emploi est une condition sine qua none de justice sociale. Sans quoi les « patrons » véreux peuvent profiter du déséquilibre de l’offre et de la demande. C’est cela le noeud du problème en France : il faut qu’il y ait le plein emploi, rapidement. On connait les moyens d’y arriver.
    à  bientà´t !

  13. Avatar de Bergame

    Ca veut dire quoi l’adaptation à  un monde qui change, LOmiG, concrètement ? Le monde ne change pas, il y a simplement un mouvement de transfert de capitaux et de production de l’Occident vers l’Asie. C’est simple. La Chine est devenue l’usine du monde. Au XIXe s, c’était l’Angleterre, au XXe, c’était les USA, aternativement le Japon dans les années 70, maintenant c’est la Chine, avec l’Asie du Sud-Est et l’Inde qui se profilent. Il faut revenir à  des choses concrètes, qu’est-ce que ça veut donc dire « monde qui change ? »
    Bon, alors la proposition, selon toi, c’est donc : Il faut que nous redevenions compétitifs vis-à -vis de la Chine et de l’Inde. D’accord. Ce ne sera possible que le jour o๠les standards socio-économiques chinois et indiens s’aligneront sur les standards occidentaux. Tu as une idée même diffuse des standards socio-économiques en Chine ? Est-ce cela l’horizon que tu proposes : S’aligner sur les conditions de vie des Chinois ?
    Tu as le droit. Tu peux même penser qu’irréductiblement, il n’y a pas d’autre option. Mais d’autres ont le droit également de penser que ce n’est pas un avenir glorieux, que nous avons une histoire derrière nous de laquelle nous sommes aujourd’hui responsables, et que nous sommes également responsables, aujourd’hui, des générations futures. Il y a des gens qui veulent lutter et ne pas se résigner. Peut-être est-ce sans espoir, mais à  tout le moins, il faut leur reconnaitre que c’est une attitude digne. En tous cas, moi je comprends les gens qui ne veulent pas forcément devenir de plus en plus pauvres sans se battre.

  14. Avatar de Nicolas J

    Salut Lomig,
    Et merci de citer Equilibre Précaire.
    Je voudrais intervenir sur un détail suite à  ton dernier commentaire, en réponse à  Eric.
    Il n’y aura jamais le plein emploi. Ca générerait automatiquement de l’inflation insupportable qui nous pousserait dans une crise économique qui aboutirait sur le retour du chà´mage…
    Je comprends bien la philosophie des libéraux : « libérer » le travail pour faciliter la création de l’emploi. Cela ferait diminuer effectivement le taux de chà´mage… mais aussi augmenter celui des salariés dans des situations précaires infernales (la précarité donc) : incertitude sur le lendemain, pas assez d’heures travaillées donc revenus insuffisant, …
    Ca ne règlerait pas les problèmes économiques et sociaux… Au contraire.

  15. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut,
    merci pour vos commentaires !
    @ Bergame :
    tu dis :

    Bon, alors la proposition, selon toi, c’est donc : Il faut que nous redevenions compétitifs vis-à -vis de la Chine et de l’Inde. D’accord. Ce ne sera possible que le jour o๠les standards socio-économiques chinois et indiens s’aligneront sur les standards occidentaux. Tu as une idée même diffuse des standards socio-économiques en Chine ? Est-ce cela l’horizon que tu proposes : S’aligner sur les conditions de vie des Chinois ?

    A cela je répondrais deux choses : la première c’est que le niveau de vie des chinois et des indiens augmenter sensiblement depuis qu’ils sont rentrés dans l’économie de marché. ça met du temps, mais ça progresse. A mon avis le nivèlement se fait vers le haut, et non pas vers le bas. La deuxième, c’est que nous sommes déjà  compétitifs vis-à -vis de la Chine et de l’Inde. Il y a des pans entiers d’activité o๠nous ne le sommes plus, et d’autres o๠nous le sommes encore. Nous installons des centrales nucléaires en chine, nous aidons à  mettre en place les réseaux de traitement des eaux, et bien d’autres choses encore. Dans les services, nous avons encore plein de choses compétitives. C’est pour ça que je parlais d’adapatation et de changements : il s’agit plus de savoir recentrer nos forces sur les secteurs o๠nous sommes compétitifs (c’est notre intérêt) et savoir accompagner les secteurs en déclins pour les que les gens qui y travaillent puissent se reformer et évoluer. Tout cela est dynamique.
    à  bientà´t !
    @ Nicolas J :
    Le plein emploi, c’est un taux de chà´mage autour de 4-5%, c’est à  dire le taux de chà´mage dynamique qui reste du aux changement de boulots, aux évolutions du marché du travail. Tout cela ne conduit pas à  la crise économique : beaucoup de pays connaissent le plein emploi, et c’est bien plutà´t synonyme de création de richesse et d’augmentation du niveau de vie, que de crise économique. C’est un constat objectif. On peut le partager, non ?
    à  bientà´t !

  16. Avatar de Bergame

    Oui LOmiG, nous connaissons ces arguments. Mais :
    1.
    [quote]A mon avis le nivèlement se fait vers le haut, et non pas vers le bas.
    [/quote]
    Tu as raison de bien préciser « à  mon avis », car je suis sà»r que tu admettras que c’est une profession de foi. Et tu serais également en droit de me rétorquer que l’autre option, le « nivellement par le bas », est également une profession de foi. C’est exact. Mais pour ma part, je pense qu’il est plus raisonnable de penser que le nivellement ne va se faire ni sur le haut, ni sur le bas, mais sur une médiane. C’est-à -dire que le point d’équilibre va se trouver quelque part entre ce que nous connaissons actuellement en Occident et ce qu’on connait actuellement en Chine. Enfin, on peut le penser, si on fait abstraction de l’immense « réserve » que constitue la population chinoise, puis derrière elle, la population indienne, etc. mais bref.
    Admettons.
    Sauf que, pour les Chinois, cela représente une hausse, mais que pour nous, et bien, cela représente bien une baisse. Et honnêtement, je ne vois pas comment on peut se représenter les choses autrement, si du moins l’on reste dans le cadre des modèles théoriques orthodoxes.
    2.
    [quote]
    La deuxième, c’est que nous sommes déjà  compétitifs vis-à -vis de la Chine et de l’Inde. Il y a des pans entiers d’activité o๠nous ne le sommes plus, et d’autres o๠nous le sommes encore. Nous installons des centrales nucléaires en chine, nous aidons à  mettre en place les réseaux de traitement des eaux, et bien d’autres choses encore. Dans les services, nous avons encore plein de choses compétitives. C’est pour ça que je parlais d’adapatation et de changements : il s’agit plus de savoir recentrer nos forces sur les secteurs o๠nous sommes compétitifs (c’est notre intérêt) et savoir accompagner les secteurs en déclins pour les que les gens qui y travaillent puissent se reformer et évoluer.
    [/quote]
    A mon humble avis, tu confonds deux choses ici, et je vais essayer de répondre synthétiquement aux deux.
    Lorsque tu dis par exemple « nous installons des centrales nucléaires en Chine », tu veux dire en fait : « Les entreprises de nationalité française installent des centrales en Chine ». C’est très différent. Pourquoi ? Et bien parce que les entreprises dites « françaises » font comme les autres, elles recrutent leur personnel là  o๠c’est le plus intéressant pour elles. Crois-tu que les effectifs d’Areva en Chine soient constitués de Français ? Oh, bien entendu, il y en a quelques-uns, sur les directions de projet. Mais tu es d’accord que ce n’est pas la tendance, n’est-ce pas ? La tendance, c’est bien plutà´t, autant que possible, de délocaliser dans des zones géographiques oà¹, justement, les standards socio-économiques sont moins élevés. Tu parles que lorsqu’Areva construit des centrales en Chine, elles n’expatrie pas 2.000 français sur les chantiers ! :) -ce qui n’est pas le cas de la Chine, d’ailleurs ! Tu serais étonné d’apprendre que même en Afrique, lorsqu’une entreprise chinoise s’installe, elle y expatrie des Chinois comme ouvriers. Même en Afrique, c’est pour te dire… :)
    Le second point, c’est la formation, et l’évolution vers des métiers à  plus forte valeur ajoutée.
    Alors, ça, c’est un point qui mériterait beaucoup plus que quelques lignes. Disons pour faire court que ce fut surtout un mot d’ordre il y a encore 5-10 ans. Manifestement le krach internet et la crise du secteur IT a convaincu à  peu près tout le monde que, globalement, ce n’était même pas une stratégie sur laquelle on pouvait compter. Pourquoi ? Parce que le développement technologique n’est manifestement pas une locomotive fiable pour une croissance pérenne -a priori une conséquence de la financiarisation de l’économie internationale- et puis entretemps, on s’est rendu compte que l’Inde était capable de former 2 fois plus d’ingénieurs chaque année que les Etats-Unis -je crois que c’est à  peu près l’ordre de grandeur- mais évidemment, bien moins exigeants. N’as-tu pas entendu les mots d’ordre de revalorisation des métiers de l’artisanat et autres formations professionalisantes avant bac ? Ce n’est pas qu’une question de revalorisation, c’est aussi un constat d’échec, qu’on maquille sous des dehors quasi-humanistes (« et alors, le plomber aussi a droit à  notre respect »). Mais c’est vraiment désormais la marque que toutes les options sont fermées, car on sait très bien que d’ici 10 ans, tous ces métiers à  faible valeur ajoutée seront challengés par des populations venant d’Europe de l’Est ou d’ailleurs -comme cela commence à  être le cas en Allemagne.
    Honnêtement, je pense que le temps n’est vraiment plus aux discours idéologiques, libéralisme ou marxisme peu importe. Il y a une réalité, simple, concrète, vis-à -vis de laquelle il faut avoir le courage de se positionner, dans un sens ou dans l’autre, mais sans faux-semblant.
    Cordialement.

  17. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    re-salut Bergame,
    j’aimerais que tu ailles lire cet article (il y en a pour 3 minutes) : Le progrès existe, et il se mesure, et que tu me dises si mon affirmation était tant que ça une « profession de foi ».
    à  bientà´t !

  18. Avatar de Nicolas J

    Bergame,
    Ton commentaire est trop long. Penses-tu vraiment que quelqu’un va le lire en entier à  part le taulier du blog pour vérifier que toutes tes conneries sont légales ?
    Pour parler français : tu fais chier.
    Lomig,
    Quels pays ne connaissent pas la crise ?

  19. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    Salut,
    :) Nicolas J, tu es un peu dur, même si le fond est vrai. Bergame ne fait pas chier, il a envie de convaincre, ce qui est normal quand on commente dans une discussion…
    Bergame, ça rend plus difficile la discussion si chacun écrit un article à  chaque commentaire…mais c’est pas grave : je préfères un commentaire long, que pas de commentaire du tout !
    @ Nicolas J : qu’appelles tu la « crise » ? Selon la définition, je peux t’en citer plein !

  20. Avatar de Nicolas J

    La crise de foi ?
    (je dis ça pour faire court).

  21. Avatar de Bergame

    LOL ! Et bien excuse-moi, Lomig, je pensais simplement collaborer positivement à  ce blog, non le polluer. Je dois manquer d’habitude. Bonne continuation donc, messieurs, et désolé encore :)

  22. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut Bergame !
    tu ne pollues rien du tout, rassures toi : au contraire je dirais même que tu relèves le niveau. C’est juste que c’est plus dur d’échanger si chacun sort 10 arguments à  chaque fois ; et ça rend plus difficile pour les autres de rentrer dans la discussion.
    Donc, je répète tu n’as rien pollué. Reviens quand tu veux, ce sera avec plaisir !
    au fait tu es allé voir le lien ? ;)

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