Voici un article invité écrit par Frenchmat, qui m’a fait le plaisir et l’honneur de bien vouloir nous livrer ici sa vision de l’écriture. Sur un aspect essentiel, je crois, pour beaucoup de blogueurs : le temps passé à écrire, et les méthodes pour diminuer ce temps. Indispensable !
Cet article a été écrit par Matthieu, de Frenchmat. L’écriture, il connait. Et il livre toujours des billets drôles, plein de jeux de mots. Ludique et créatif. Ce billet invité, il le consacre donc naturellement à l’écriture.
Quand j’ai commencé à avoir quelques lecteurs, il y a un peu moins d’un an, je me suis mis en tête de placer la barre plus haut et d’écrire des billets toujours plus drôles, toujours mieux écrits, toujours plus futilement indispensables. Du coup, je mettais de 3 à 4 heures et demi pour écrire chaque billet. J’en mets actuellement une à 2 et demi. J’ai cherché à comprendre comment j’ai divisé par 2 le temps de rédaction de mes billets sans que le résultat en pâtisse et je me suis dit que ça pourrait intéresser d’autres « hommes pressés ».
Avoir une bonne idée… de ce qu’on va écrire
La meilleure habitude que puisse avoir un blogueur ou un créatif, c’est d’avoir toujours sur soi un carnet et un stylo ou éventuellement un dictaphone. C’est essentiel d’avoir de quoi noter ou enregistrer ses idées quand elles viennent. Ça peut être sous la forme d’un titre, d’un plan, de quelques mots ou d’un schéma, du moment que ça a suffisamment de sens pour pouvoir être développé par la suite. Une fois l’idée notée, l’esprit en est libéré et peut passer à autre chose.
L’intérêt est de se constituer un petit réservoir d’idées, mais aussi de dissocier autant que possible la création proprement dite de la rédaction. On écrit forcément plus vite quand on sait déjà, même partiellement, ce qu’on va écrireÇa peut paraître bête, mais on écrit forcément plus vite quand on sait déjà, même partiellement, ce qu’on va écrire.
Cela peut aussi représenter un gain de temps dans le sens où l’idée peut ensuite se développer, mûrir d’elle-même pendant qu’on fait tout autre chose. Quand j’ai fixé l’idée sur papier, il m’arrive assez souvent d’avoir des mots et des phrases qui se forment dans ma tête sous la douche, sur mon vélo, en conduisant, en marchant, etc. Mais ça, c’est peut-être tout simplement parce que je suis fou… Toujours est-il qu’ensuite, le billet s’écrit (presque) tout seul.
Ecrire spontanément, éditer plus tard
J’ai toujours été exigeant sur mes écrits, parfois trop. L’exigence forcenée et permanente ralentit énormément le processus de création. On écrit une phrase, on se dit que ce n’est pas assez bon, on tergiverse, on se demande si ça vaut le coup d’écrire tout un billet là-dessus et finalement, on jette le bébé billet avec l’eau du bain… A un moment, il faut arrêter de se poser 36 questions, il faut foncer, créer et réfléchir après ! Tant pis si le résultat n’est pas génial, on peut toujours le corriger, l’éditer par la suite. Et même si on croit que ce n’est pas bon, on peut être très agréablement surpris des réactions des lecteurs. L’ennemi de la création, c’est le mythe de la perfection.
L’ennemi de la création, c’est le mythe de la perfection. Le billet parfait n’existe pas et c’est tant mieux ! Les imperfections d’un billet, ses « trous » laissent la place pour des commentaires, un échange, un partage d’idées ou d’expériences. C’est aussi pour ça qu’on blogue, non ?
Eliminer les sources de distraction
Internet, c’est super, la navigation par onglets, encore mieux. MSN, Skype, Netvibes, Dashboard de blogue, on prend goût à faire 98 choses à la fois, on a l’impression de gagner du temps. L’impression seulement. Ecrire un billet demande de la réflexion donc de la concentration (sauf si vous bloguez exclusivement de vidéos de Chabal ou de Spider Cochon, mais si vous lisez ce blogue, il y a peu de chances que ce soit le cas). Personnellement, j’ai du mal à bien faire plusieurs choses à la fois, alors maintenant, quand j’écris un billet, je quitte MSN et Netvibes. Certains suggèrent même de débrancher le câble Ethernet et d’écrire uniquement sur un éditeur de texte. Dans ce cas, j’ai (peut-être) encore mieux…
Rien ne vaut un bon vieux stylo et un papier
C’est peut-être seulement moi, mais je trouve plus rapide de griffonner ses idées comme elles viennent, de les flécher, de les numéroter, de les raturer, de les structurer sur papier que sur un écran d’ordinateur. Ça suit plus naturellement le cheminement chaotique de mes idées et les traduit plus directement. Le clavier et l’écran, eux, ont tendance à me ralentir. Le stylo fonctionne un peu comme une extension de mon esprit. Là encore, c’est probablement parce que je suis fou…
Plus sérieusement, la lecture sur papier est souvent plus rapide et facilite l’assimilation de l’information et la réflexion par rapport à la lecture à l’écran. Je crois qu’il y a quelque chose de similaire pour l’écriture.
La pratique, la pratique, la pratique
Non, il n’y a pas LE secret que vous fera écrire 2 fois plus vite dans ce billet. Pas de logiciel miracle ni même de potion magique (quoiqu’un expresso bien serré, ça peut aider). Le meilleur moyen d’écrire mieux et plus vite, c’est la pratique assidue. Ah, on me souffle à l’oreille, « le plaisir aussi« .
C’est en écrivant qu’on trouve son style, pas autrement. Cela peut prendre des semaines ou même des mois, et c’est en continuant encore qu’on affine son style. On dompte sa plume et on apprend à connaître ce qu’elle sait faire de mieux. Ça permet de savoir plus facilement ce qu’on est capable ou pas de bloguer. Quand une idée de billet surgit des miettes de mon cerveau ou de la toile de réseau, je sens beaucoup plus rapidement si elle vaut le coup que je m’y penche ou pas. C’est à vous, par une pratique régulière, de trouver vos propres trucs, vos petites routines d’écritures, vos propres mécanismes de création . C’est à vous, par une pratique régulière, de trouver vos propres trucs, vos petites routines d’écritures, vos propres mécanismes de création. Je pourrais vous donner les miens, mais je ne crois qu’ils soient applicables à quelqu’un d’autre que moi et surtout, un autre blog que le mien. Ce billet en est l’illustration. C’est la première fois que je blogue en dehors de chez moi et toutes mes habitudes et mécanismes créatifs sont remis en cause. J’ai mis plus de deux semaines à me décider sur quoi j’allais bloguer et qui conviendrait à BLOmiG. J’ai eu d’autres idées, mais je les ai trouvées trop ceci, trop cela… Et même après avoir désigné l’élu, j’ai mis euh… un certain temps à l’écrire.
L’écriture est un processus complexe et il y a sûrement des dizaines de facteurs qui entrent en jeu alors vous, quels sont vos « trucs » et vos « théories » pour réduire le temps de rédaction de vos billets ?
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