Une pensée toute simple qui est visiblement difficile à exprimer dans les médias. Une des principales causes du chômage en France est l’excès de protection contre le licenciement. Il est tellement coûteux et long pour un employeur de licencier, qu’il y regarde à plusieurs fois avant d’embaucher quelqu’un. Rien de choquant dans cette idée, pourtant. Il suffit de se mettre à la place, de temps en temps, de celui qui embauche. Mais ça, les journalistes – pour la plupart – n’aiment pas le faire : ce serait se mettre dans la tête du grand méchant loup, ou en d’autres termes servir la soupe aux patrons, servir les intérêts du grand capital. Manière vicieuse de penser, qui laisse croire que les intérêts du patron et ceux des salariés sont divergents en tout point.
Il faut réaffirmer cela souvent, à l’inverse de ce que les syndicats font à longueur de journée : les intérêts des patrons et des salariés sont conciliables, et convergents. Sur le licenciement : si, en parallèle d’autres réformes bien sûr, on facilite le licenciement, et que cela participe à faciliter l’embauche en contrepartie, on aura bien – en créant les conditions du plein emploi – amélioré le sort des salariés comme des patrons. Faciliter le licenciement est dans l’intérêt des salariés. Le chômage n’est plus un problème quand on peut retrouver facilement du travail. Voilà une lapalissade qu’il serait bon de rappeler plus souvent, je trouve.
Faciliter le licenciement est dans l'intérêt des salariés
Commentaires
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J'approuve si on est dans un marcher dynamique comme en Angleterre. Si on est dans un marcher naze comme certain marcher en France (Ouvrier spécialisé à 49 ans) là c'est faux…
La réponse est encore une fois au milieu, mais vive la liberté :o)
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Salut Alex, merci pour ton commentaire !
Oui : à nous de changer le système pour rendre notre marché plus dynamique. Qu'est-ce qu'un marché dynamqiue, si ce n'est un marché souple y compris au niveau de l'emploi ? Je suis évidemment pour la voie du milieu : c'est celle qui nait de la discussion entre les différents acteurs. C'est ce qui est en train de se mettre en place entre le MEDEF et les syndicats.
Soulignons au passage que Laurence Parisot avait enclenché la machine il y a déjà un an (j'avais écrit cet article pour le saluer).
à bientôt !
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Si je puis me permettre, bien que nouveau ici, je compléterais volontiers en disant que c'est moins la libéralisation du marché du travail qui pose problème que le calendrier.
L'on ne peut décemment libéraliser que si l'on offre corrélativement une protection plus forte en cas de perte d'emploi. Or qui de la mise ne place de la protection ou de la libéralisation est l'oeuf et qui est la poule.
La question fait d'ailleurs l'objet d'une partie du rapport remis au PM par les sieurs Cohen/aighon avec en plus une réflexion sur la libéralisation du marché des Biens et services.
Les cahiers du cercle des économistes (n°27 de tête) abordaient la question d'un point de vue logement avec la même pertinence et la meême interrogation…
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Tu fais bien de soulever ça. Mais quelque chose me chagrine un peu.
A quoi bon embaucher si le patron pense en même temps à licencier ?
La peur de s'être trompé de nouvelle recrue (dans ce cas la, on change ou on améliore les conditions d'embauche) ?
Ou profiter des différents contrats d'essai ? (je t'essaye, je te sous-paye et j'en prend un autre). -
salut,
oui bien sûr, Frednetick, la mise en place est de première importance…Les idées sont une chose, et leur mise en oeuvre est au moins aussi importante pour promouvoir ce qu'on veut faire ! Je ne pensais pas là à la mise en oeuvre, qui nécessite évidemment de sécuriser les salariés (par le biais de la formation, d'un accompagnement pour se recaser, etc…) en même temps qu'on facilite l'embauche et le licenciement.
@ cyril : à vrai dire, il me semble que le rôle du patron n'est pas d'embaucher ou de licencier. Le patron doit faire prospérer sa boite ; à lui de gérer ses ressources. C'est à mon avis à l'état d'accompagner ceux que le sort laisserait en situation précaire. Pour une fois que je ne suis pas libéral, profitez-en. Je pense qu'on doit laisser les boites faire leur job, et corriger la dureté du jeu du marché libre par l'Etat. C'est une noble tâche qu'il laisse pour l'instant de côté. à mon avis…
à bientôt !
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Le "problème" étant que la correction même du marché se révèle être une externalité négative pour les entrerpises. Non pas qu'elle soient toutes heureuses de se libérer du poids mort de leur salarié mais le débat actuel sur les cotisations sociale illustre bien le poids important que prend la protection et la rectification des "erreurs" du marché par l'Etat..
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oui. c'est pour ça que la pression fiscale devrait diminuer (pour ne pas entraver un fonctionnement optimal des boites, et ne pas gréver leur compétitivité). Les économies à réaliser sur le fonctionnement de l'état devrait à mon sens servir à venir corriger ces effets négatifs du marché. C'est pour cela qu'il faut absolument continuer ce qui a été commencé (et mené à bien dans beaucoup de pays) : diminuer les effectifs de la fonction publique, faire la chasse aux gaspillages intolérables de l'argent du contribuable. La diminution du poids de l'Etat doit s'accompagner d'une redéfinition claire de ses modes d'actions, et celui-là (accompagner les restructurations et aider à recaser les chômeurs) devrait être prioritaire.
à bientôt ! -
Réflexion un peu rapide sur ce que pourrait rapporter un tel rétrécissement du volume étatique…
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salut Frednetick,
je ne prétend pas avoir une réflexion profonde ou exhaustive. Simplement le peu que j'ai lu sur le fonctionnement de l'Etat au sens large me fait frémir, en tant que contribuable. Le gaspillage quasi-sytématique, la non-gestion des ressources humaines pourtant énormes, etc…La LOLF a commencé à améliorer celà ; il faut enfoncer le clou. Et redonner à l'Etat sa vrai mission, à mes yeux, qui est de proumouvoir la justice. Il est juste d'aider ceux qui sont au chômage, quand on veut jouer le jeu de l'économie de marché libre. Il est injuste de gaspiller l'argent de ceux qui travaillent soumis aux contraintes de ce même marché, pour entretenir des armées de fonctionnaires non soumis à ces contraintes. C'est une question de justice.
à bientôt !
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On est bien d'accord que l'entreprise es tune personne morale, non?
On est donc bien d'accord que ce n'est pas une personne privée? (bien que les deux soient conciliables!)
On est donc bien d'accord sur le fait que l'entreprise n'es tpas un être humain, n'a pas "dignité" propre comme un être humain, puisqu'elle n'est que structure et organisation???Alors, pour que le licenciement se fasse dans l'intérêt des salariés, il faut AU PREALABLE que des filets de SECURITE existent et GARANTISSENT de nouvelles possibilités d'emploi pour le salarié. Il va sans dire que celui-ci devra être décent, dans la zone géographique où se situe le salarié (car les personnes physiques ont une famille, une vie en dehors de leur travail, etc.), corresponde aux attentes du salarié.
Tant que ces éléments ne seront pas pris en compte par les entreprises et les politiques économiques, au nom des droits de l'homme et de sa dignité, alors une telle politique de licenciement ne doit pas voir le jour, car on parle d'hommes, pas d'netités nébuleuses inexistantes matériellement, comme les entreprises (car une personne "morale" est bien une personne fictive.)
Il faut donc commencer par sécuriser les parcours, et après, faciliter les changements de filière, d'entreprise, etc. (proposer au cas où des formations, et bien entendu, des indemnités). -
[…] le seul moyen pour qu’elles puissent en créer facilement aussi. J’en avais parlé dans un court billet. En France, cela signifie notamment, et toujours selon le FT, d’arrêter de tourner autour du […]
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Il a été prouvé que les marchers du travail en Italie, en Espagne et en France marqués par une forte dualité entre ceux qui sont en place et ceux qui voudraient entrer ont tendance à cantonner les derniers nommés dans des emplois précaires (cf. théorie des insiders-outsiders). Donc oui la libéralisation du travail servira en premier lieu les outsiders…
Le nombre de riches ou de pauvres n'a rien à voir avec les contracts de travails mais seulement avec la redistribution des richesses et la créations de richesse (la taille du gateaux et la taille de la part)!
Pour info, je ne soutiens pas la politique actuelle de Sarkozy. Il se plantera car il ne fait rien, c'est du vent ce qu'il a entrepris… Preuve? Son omniprésence qui est négative sur le comportement des Français car ils sont enfantilisés et ne comprennent pas que c'est de leur conquéte que la France sortira de sa situation, et le fait qu'il montre un politique anti-mérite comme cet exemple le montre http://notregeneration.com/?p=138 – mais aussi comme le montre le fait d'enlever l'impôt sur les successions etc…
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à propos de gateau, tout l'enjeu est de comprendre qu'il ne s'agit pas de le découper en parts, mais bien de permettre de fabriquer le plus gros gateau. La taille du gateau, dans une économie libre, n'est pas fixe ! C'est toute l'erreur des raisonnements du type "35h". La marché du travail n'est pas un gateau à partager…ce qu'il faut c'est permettre la création de richesse. Une histoire de boeufs et de charrue à placer dans le bon ordre, quoi !
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il est trop tard pour réfléchir aux vertus éventuelles d'une garantie de l'emploi par l'état ou les entreprises. C'est gentil de signer des pactes pour donner de la flexisécurité mais c'est trop tard et à contre courant de l'histoire. Aujourd'hui le marché du travail est mondialisé et de plus en plus d'emplois peuvent être délocalisés. Il en sera ainsi, à compétences égales, et hors des emplois captifs (liés au terrain), jusqu'à ce que le coût moyen du travail s'équilibre entre les pays développés et les pays en voie de développement. La question qui se pose est donc la suivante: dans combien de temps le coût moyen du travail sera-t-il équivalent entre le chinois ou l'indien moyen et l'européen moyen? Pendant tout ce temps nos emplois à faible plus value seront détruits et ceux qui peuvent produire de la plus value maintenus. Vouloir soutenir des emplois qui détruisent de la richesse est une erreur économique. Et la misère des employés direz vous? Oui, d'accord. Mais parlez vous de ces femmes mises au chômage après 20 ans de travail à la chaîne dans les usines du nord de la France ou de ces enfants indiens qui passent leurs journées à ramasser les papiers dans les rues pour 10 centimes d'euro par jour? La misère aussi est mondialisée et nos égoïsmes nationaux ne doivent pas nous voiler la réalité.
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salut Pap',
merci pour cette remise en perspectives indispensable…
D'accord avec toi sur l'aspect mondialisé…et c'est bien pourquoi, à mon avis, il est complètement stérile de vouloir sauver des emplois (par un dessein politique) : les emplois ne se décrètent pas. Ne protégeons pas l'emploi, protégeons plutôt les personnes (quitte à protéger quelque chose, action pas forcément évidente dans son efficacité).
à bientôt, et merci pour ton commentaire !
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Bonjour,
Faciliter le licenciement est dans l’intérêt des employeurs. Mon fils vient d’être licencié, du jour au lendemain, sans explication, comme dans les films américains « à partir de demain vous restez chez vous, ramassez vos affaires et dans un mois vous venez signer. »
Pourquoi lui? il ne le sais pas, ni son chef le sait, c’est la politique de l’entreprise. C’est le monde des finances, c’est l’Angleterre. Contrat de travail de 55 h/s, mais on travaille 60, 65h/s.
En France, son contrat de travail était de 35h, il travaillait 55h 60h/s. Conclusion : les anglais son un peu moins hypocrites. L’Angleterre, un mythe.M. Denis
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Bonjour DENIS Mary,
Précisons bien les choses : ce que je mettais en avant dans ce billet, c’était le fait qu’à force de rendre le licenciement quasiment impossible (et j’imagine que c’est certainement pour des raisons louables de protection des individus), on finit par rendre l’embauche très difficile. L’entrepreneur qui, par définition, prend des risques et investit sur le futur, ne peut pas garantir au moment de l’embauche que l’emploi en question sera toujours pérenne dans quelques mois / années.Tout ce qui permettra au contrat de travail de retrouver la place centrale qu’il n’aurait pas du perdre, sera à mon avis juste.
Tout cela n’exclue en aucune manière à mes yeux, la nécessité de se comporter humainement et dans le respect des personnes. Virer quelqu’un sans lui expliquer pourquoi, et sans lui laisser le temps de se retourner, n’est pas une attitude très humaine je trouve.
Je ne sais pas ce que signifie ta comparaison entre les durées de travail en angleterre et en france, pour conclure que l’angleterre est un mythe. Peux tu préciser ce que tu voulais dire ?
merci pour ton commentaire, en tout cas, et à bientà´t !
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