Eternelle discussion entre collègues, où je découvre que je dois être le seul être de la planète à croire au progrès. Tout va mal, m’explique-t-on, et le pire est certain. Je sors donc mes rames, et explique que si le pire est toujours possible, il n’existe pas moins des raisons d’être optimistes. Et qu’il est très important de savoir distinguer ce qui va dans le mauvais sens de ce qui va dans le bon sens pour qu’une action efficace soit possible. Après le développement humain, exemple de la guerre…
Lors d’une discussion avec mes collègues, en mangeant, j’ai eu encore la surprise de constater que la quasi-totalité d’entre eux est extrêmement pessimiste quant à l’avenir de l’humanité, convaincue que l’économie de marché nous envoie droit dans le mur, que le monde en général va de plus en mal. Pessimistes, quoi ! Je rame systématiquement dans ces discussions, pour faire entendre ma différence : non, tout n’est pas noir ! Si on veut rester lucide, il est important de regarder ce qui va mal et ce qui va bien. Et c’est le seul moyen pour oeuvrer dans le bon sens, que de voir ce qui va et ce qu’il faut encourager.
Je leur ai expliqué (pour la centième fois, au moins) qu’il y avait des raisons, aussi, d’espérer. Que le niveau de vie augmente, ainsi que l’accès à l’éducation et l’espérance de vie. Pas aussi vite qu’on pourrait le souhaiter, j’en suis d’accord. Mais la tendance est là !
Que les guerres tuent moins qu’avant, aussi. A nouveau discussion passionnée pendant 1/2 heure, où ils m’expliquent que j’ai tort.
La réponse se trouve, partiellement, dans Le Monde du 19 octobre 2005, qui titrait en « une » sur une bonne nouvelle commentée aussi en éditorial : « un monde plus sûr avec moins de guerres et moins de victimes » :
… réduction de 80 % du nombre de génocides et autres massacres d’ampleur ; réduction de 40 % du nombre de conflits ; réduction phénoménale du nombre de morts par conflit (38 000 en moyenne dans les années 1950 ; 600 aujourd’hui), réduction de 30 % du nombre de réfugiés dans le monde, etc. Reste une indication très négative : alors que des conflits du passé frappaient souvent majoritairement les combattants, les victimes des guerres actuelles sont à 90 % des civils. Au cours de la période 1945-1990, le monde était donc à feu et à sang. Depuis 1990, il est plus sûr. On s’y fait moins la guerre, on y meurt moins.
Le Monde citait le très documenté « Human Security Report », accessible complètement en ligne.
Bien évidemment, cela ne doit pas faire croire à une absence de danger : il suffit d’ouvrir les yeux, de sentir le Pakistan toujours sur le point de basculer, ou d’écouter les déclarations du président Iranien pour bien comprendre que le pire est toujours possible. Restons vigilants, mais sans tomber dans un sorte de catastrophisme noir. Comme le disait Alain :
Le pessimisme est d’humeur ; l’optimisme est de volonté.
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