Deux jours, deux interviews, deux phrases qui m’ont fait sursauter. J’ai entendu sur BFM hier après midi René Valladon, secrétaire confédéral de FO, et ce matin Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT. Bien sûr, la question du service minimum est rapidement tombée. Ce qui m’a fait sursauter, à chaque fois, ce sont deux choses :
- le niveau des réponses de ces représentants syndicaux
- l’absence de réaction des journalistes face à des contre-vérités énoncées devant eux
Ce matin, Maryse Dumas nous a expliqué que « le service minimum est une atteinte au droit de grève ». Je comprends bien qu’il faut mettre le service minimum en place en faisant attention au droit de grève ; mais affirmer de manière aussi tranchée que les deux sont antinomiques, c’est un peu simpliste ! Et le droit des clients ? dans « service public », il y a « service » et « public ». Quel service public quand il n’y a plus de service ? La CGT doit se réunir dans les prochains jours pour envisager une « grève préventive »…
Hier, René Valladon, intérrogé sur le même sujet, nous affirmait péremptoirement que « la première revendication des usagers, c’est d’être prévenu suffisamment longtemps à l’avance [des grèves] » ! Là encore, pas de réaction de la part du journaliste ! La première revendication des usagers (clients), ce n’est pas d’être prévenus à l’avance, c’est d’avoir le service pour lequel ils ont payé ! Cette manière de parler à la place des autres sans savoir ce qu’ils pensent (ou en feignant de ne pas le savoir) est assez insupportable ; en même temps, c’est normal pour un syndicaliste français en 2007 !
Je ne m’amuse pas à l’avance d’éventuels conflits dans les transports publics à propos du service minimum : j’ai suffisamment galéré dans les grèves de métro pour vouloir les éviter à ceux qui le prennent…Il me semble qu’il y a tout de même moyen de respecter les clients de ces services, tout en respectant le droit de grève. Ceux qui jouent le conflit ne doivent pas avoir le dernier mot. L’espoir ici est que les syndicalistes, visiblement insensibles à l’intérêt général et assez peu intéréssés par un service public de qualité, ne soient pas suivis à la SNCF et à la RATP : ce qui n’est pas impossible vu le peu de gens qu’ils représentent !
Légende : Evolution du taux de syndicalisation en France – de 1949 à 1993 inclus, estimation à partir du nombre de cotisations syndicales (en déduisant les 20 % de cotisations correspondant aux salariés en retraite) [1] — de 1996 à 2004 inclus, estimation à partir de l’Enquête Permanente sur les Conditions de Vie des Ménages de l’Insee.
Et vous ? pensez-vous que le service minimum soit nécessaire pour la qualité du service public, ou pensez-vous que c’est une atteinte au droit de grève ?
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