On entend souvent dire de Nicolas Sarkozy qu’il est « populiste ». Il s’agit bien sûr, dans la bouche de ses détracteurs, d’une quasi-insulte…Je me suis donc demandé ce que signifie ce mot.
Populisme :
- Mouvement politico-social (qui s’est formé en Russie dans les années 1860) qui voulait entraîner l’ensemble de la paysannerie, du peuple, dans la lutte contre le pouvoir tsariste.
- P. ext., POL. Tout mouvement, toute doctrine faisant appel exclusivement ou préférentiellement au peuple en tant qu’entité indifférenciée.
Quand on se focalise sur l’interêt général, on est donc taxé forcément de « populisme », puisqu’on se réfère à l’interêt du peuple, sans différenciation. C’est donc un travers d’utiliser ce mot systématiquement de manière péjorative : doit-on forcément parler au nom d’un sous-groupe, d’une corporation, d’une minorité pour que le discours soit recevable ? A mon avis, non ! Par ailleurs ceux qui pensent tout dire en traitant Sarkozy de « populiste » sont aussi ceux qui lui reprochent d’être « communautariste », c’est à dire de privilégier l’approche consistant à favoriser des groupes plus que d’autres au détriment de l’intérêt général !
S’il parle au nom du peuple au sens large, on le traite de populiste, et si il parle d’une catégorie particulière de la population, d’un communauté précise, il est taxé de communautariste. Au nom de qui doit-il parler ? Pour ses critiques, la réponse est claire : il doit se taire, et tous les mots -même mal utilisés- sont bons pour atteindre ce but. Pour ma part, je pense qu’il est bon de remettre l’intérêt général au centre du débat : comment trouver un compromis politique orienté vers le progrès si l’on est systématiquement focalisés sur les interêts d’un catégorie de citoyens en particulier ? Comment redonner du lien social, des projets communs, si on ne parle toujours que des intérêts de certains ?
La notion d’intérêt général permet justement de trouver le compromis en faisant naitre les voies qui permettent de marier les intérêts forcément particuliers, et souvent contradictoires de l’ensemble des groupes et des personnes composant la population. Qui peut craindre l’intérêt général si ce n’est un groupe qui a suffisament bien tiré son épingle du jeu pour que le moindre accroissement d’intérêt général, soit synonyme de perte pour lui ? Ceux qui critiquent systématiquement cette approche sont donc à soupconner au mieux d’élitisme, au pire de corporatisme et de poujadisme.
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