Dans une lettre ouverte sur l’injustice scolaire, et cosignée par plusieurs associations (tendance école libre), Anne Coffinier et Marc Gaucherand proposent – après avoir dressé un bref état des lieux catastrophique de l’école en France – des réformes pleines de bon sens pour améliorer le fonctionnement de l’école en France. Je pense qu’elle valent le coup d’être lues. D’abord parce qu’elle montrent des pistes de progrès intéressantes, et d’autres part parce qu’elles montrent, indirectement, que tous ces points ne sont pas encore d’actualité. A discuter pendant les débats pré-présidentielles, ou est-ce là un sujet trop important pour que les candidats prennent le risque de s’y aventurer ?
Selon les auteurs, il faut donc que l’Etat accepte de :
- Promouvoir l’initiative des professeurs
- Reconnaître leur entière liberté pédagogique, pour qu’ils puissent s’adapter aux réalités et innover
- Les évaluer non sur leur docilité à appliquer les instructions pédagogiques mais sur les progrès des élèves
- Les laisser libres de choisir leur établissement
- Reconnaître l’autonomie de gestion des établissements
- Reconnaître la liberté du directeur de l’école à constituer et « manager » librement son corps enseignant, sous le contrôle de son conseil d’administration, afin de garantir l’indispensable cohérence de la communauté éducative
- Financer tous les établissements au prorata des élèves qui y sont librement inscrits ;
- Responsabiliser les familles
- Permettre à chaque famille de choisir l’école de ses enfants au sein de l’ensemble des écoles publiques ou privées existantes, afin de favoriser son implication dans l’établissement et le parcours scolaire
- Adapter le financement pour que les choix soient financièrement équivalents
- Diversifier l’offre scolaire
- Encourager les partenariats entre établissements scolaires et collectivités locales, entreprises ou instituts de recherche, pour permettre le développement d’établissements à forte identité aussi diversifiés que possible, qui constitueront autant d’atouts culturels et économiques pour leur région
- Supprimer le monopole de la collation des grades par l’État et reconnaître la diversité des diplômes et des formations
- Favoriser l’ouverture de nouveaux établissements, là où le besoin s’en fait sentir, grâce à un financement assoupli
- Défiscaliser les investissements au profit des écoles
- N’envisager le maintien ou la fermeture d’écoles qu’en fonction des résultats
Voilà à mon sens de bon conseils, emprunts de trois qualités qui manquent souvent à l’Etat lorsqu’il devient gestionnaire : la souplesse, la culture du résultat, et l’amour de la liberté individuelle.
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